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Lancelot, le chevalier en plastique

Emmanuelle Vezien

Lancelot, le chevalier en plastique

Fiche d’accompagnement au travail créatif

Je voulais travailler cette idée d’ « imaginaire » contenue dans l’intitulé du séminaire et faire la liaison entre les légendes médiévales et notre manière de les percevoir aujourd’hui. C’est lors d’un séjour chez mes parents que j’ai eu l’idée de « Lancelot, le chevalier en plastique ». Mes parents sont de grands amateurs de fantasy : les elfes, fées et lutins peuplent chaque recoin de la maison, la sortie des épisodes du Seigneur des Anneaux au cinéma était l’occasion de grandes sorties familiales, et pas un film qui parle de chevalier, du roi Arthur, de Merlin, de fées ou de sortilèges ne leur échappe. J’ai alors écrit une nouvelle, inspirée par la légende arthurienne, et ai ensuite proposé aux enfants d’utiliser les Playmobil © pour la mettre en scène. L’idée était de réaliser un récit illustré que petits et grands pourraient apprécier.

Rédaction de la nouvelle :

Je me suis inspirée des ouvrages d’Estelle Valls de Gomis et de Lucie Chenu pour la rédaction de cette nouvelle. D’Estelle Valls de Gomis j’ai voulu emprunter un style naïf et un imaginaire très marqué par la magie, les enchantements, les créatures merveilleuses. De l’ouvrage de Lucie Chenu j’ai retenu l’intrusion du monde moderne (les interventions des enfants) à l’intérieur même du récit inspiré des légendes médiévales (voir « Lancelot aux Enfers » d’Adam Roy).

La situation initiale de ce récit, la disparition de Guenièvre, est inspirée de Lancelot ou le chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes. J’ai également voulu faire un clin d’œil à ce texte en faisant d’Abrazham l’horrible sorcier le fils de Méléagant.
Les interventions des enfants qui font irruption dans le récit sont authentiques. Il s’agit des réactions qu’ils ont eues lorsque je leur ai conté l’histoire. J’ai trouvé intéressant de les intégrer au récit, car cela montre bien quel sorte d’imaginaire ils projettent sur la légende et sur le monde médiéval.

La fin de la nouvelle était pour moi l’occasion de faire un retour sur moi-même, pensant que ces impressions habitent un peu chacun de nous. Il me tenait à cœur de rendre hommage à mes frères et sœurs, qui me donnent l’occasion de partager des histoires, des jeux, des aventures et qui me permettent de rêver encore, de libérer mon imagination qui, avec l’entrée dans la vie adulte, est trop souvent retenue en cage. C’est donc un regard à la fois tendre et mélancolique que j’ai voulu transcrire ici.

La mise en scène :

J’ai lu l’histoire aux enfants en leur proposant de la mettre en scène avec les jouets. A chaque étape j’ai pris des photos rapprochées des scènes du jeu afin d’illustrer la nouvelle.
Au cours du jeu il m’est arrivé de me laisser porter par l’imagination des enfants : j’imaginais vraiment que le géant serait un des jouets de mon frère. Celui-ci étant introuvable, c’est ma sœur qui a eu l’idée de faire intervenir notre frère et de nommer celui-ci le Cradbeurk.

Le récit illustré :

J’ai hésité entre la création d’une sorte de manuscrit et cette version finale qui prend la forme d’une présentation sur powerpoint. C’est parce que je la trouve plus dynamique, et aussi par souci d’économie, que j'ai choisi cette forme.
Je me suis donc rapidement familiarisée avec cet outil que je ne maîtrisais pas pour produire cette présentation, et lui donner la forme d’un récit illustré. J’ai voulu que ma présentation évoque l’univers de la fantasy ; c’est pour cela que j’ai choisi un fond semblable à de la pierre, et que la calligraphie choisie pour le récit des aventures de Lancelot fait penser à un vieux manuscrit.
Pour marquer le contraste entre le récit inspiré de la légende arthurienne et l’irruption des réflexions des enfants j’ai changé la calligraphie et j’ai utilisé des transitions différentes qui marquent l’intrusion du monde moderne dans le récit.
J’ai choisi de privilégier l’alliance du texte et de l’image sur une même page pour que le regard embrasse le tout d’un regard, comme dans un album pour enfant. Toutefois, par souci de cohérence et d’esthétisme, il peut n’y avoir que du texte quand il est impossible de scinder le paragraphe ; au contraire il n’y a parfois qu’une image, afin de marquer les moments-clefs du récit et pour mettre en valeur une image plus travaillée.

Emmanuelle Vezien

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Les créations appartiennent à leurs auteurs respectifs.
Les images sont extraites de différents recueils médiévaux ; elles ont été modifiées pour la mise en ligne.
Arrière-plan : images (modifiées) extraites du volume Horae ad usum Parisiensem [Heures de René d'Anjou, roi de Sicile (1434-1480)] - le consulter sur gallica.bnf.fr
Ce site a été conçu par Julien Maudoux pour Le Grimoire d'Ulfer dans le cadre du séminaire Médiéval marginal ? L’imaginaire du Moyen Age aujourd'hui dirigé par Florence Plet-Nicolas.