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Chevaliers d'Or, une nouvelle...

Marie-Christine Oreste

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Initialement, je ne projetais pas d'écrire une nouvelle mais une tragédie pseudo-classique s'inspirant du roman de Chrétien de Troyes Perceval ou le Conte du Graal ! Modeste projet !... J'en avais étudié les ressorts tragiques et j'avais commencé à rédiger des alexandrins à partir des dialogues. Mon premier jet correspond au dialogue théâtral initial dans la nouvelle Chevaliers d'Or. Mais rapidement confrontée à un obstacle majeur, celui de ne pouvoir tirer de ce roman de la quête une pièce de théâtre qui est censée respecter l'unité de lieu, j'ai dû réviser mon projet d'écriture.

Je me suis alors souvenue du procédé utilisé par Corneille dans L'Illusion Comique. L'unité de lieu était assurée par le cadre d'un dialogue entre le magicien Alcandre et Pridamant et permettait le déploiement de l'action dans un second niveau. Je me suis alors interrogée sur le type de cadre que je pourrais utiliser. Conservant l'idée du dialogue pour cadre, j'ai pensé qu'il pouvait être intéressant de créer un décalage entre ce passé médiéval et son traitement dans le présent.

Gold Knights

J'ai donc imaginé un dialogue entre deux adolescents qui jouent à un jeu vidéo Gold Knights , jeu qui existe réellement et qui reprend les personnages d'Arthur et de Perceval. Le dialogue entre les deux adolescents est volontairement écrit dans un registre de langue courant voire familier pour être le plus proche possible de la réalité. Cela permettait aussi de forcer le décalage avec un passé figuré par l'histoire de Perceval et sa tragédie pseudo-classique. Les personnages les plus marquants de Perceval ou le Conte du Graal (la mère, le Chevalier Vermeil, Arthur, le Roi Pêcheur) ainsi que les lieux (la Forêt Déserte, Carduel) sont repris tels quels comme critères de reconnaissance du roman. La tragédie de Perceval devient virtuelle et se réduit à des fragments introduits dans les moments du jeu vidéo où les personnages se rencontrent et dialoguent.Les parties de récit du roman de C. de Troyes sont transformés en dialogues entre les deux adolescents pour évoquer les changements de lieu ou des descriptions.

Blason

Chevaliers d'Or supprime volontairement certains épisodes du roman, d'une part, parce qu'ils renvoient à des codes sociaux trop éloignés des nôtres ou parce qu'ils ne seraient pas facilement transposables, intelligibles dans notre réalité et, d'autre part, pour montrer qu'il ne reste malheureusement plus grand chose de ce roman médiéval, à part des noms, des combats de chevaliers, des objets merveilleux. Le fonctionnement du jeu va parfois à l'encontre de l'esprit du roman, l'anneau, par exemple, vaut des points alors que dans le roman, il a une toute autre symbolique...

La « chute » raille une génération du "zapping" qui s'intéresse davantage aux récits et jeux futuristes, aux phénomènes de la mondialisation qu'à notre propre patrimoine médiéval.
Ce modeste baptême d'écriture m'a permis d'apercevoir les enjeux, les fonctionnements, les contraintes de la réécriture sur le Moyen Âge.

Marie-Christine Oreste

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